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Parmi toutes les premières femmes médecins que j’ai étudiées, c’est sûrement Blanche Edwards-Pilliet qui m’a le plus inspiré Solange. . Il y a plus d’un an, je vous racontais l’histoire de Madeleine Brès, première française docteur en médecine (post dispo dans les slides). J’avais envie de vous raconter la suite dont Blanche fait partie. . Nous avions donc laissé les hommes se remettre de leur attaque d’apoplexie tandis que les femmes s’installaient sur les bancs de la faculté de médecine. Vous vous en doutez, les petits chats n’étaient pas au bout de leur peine. . Eh oui ! Parce qu’étudier la médecine, c’est bien ; la pratiquer c’est mieux. Et pour ça rien de tel que… les concours hospitaliers, comme l’externat ou l’internat ! . En 1870, pendant la guerre contre la Prusse, Madeleine fait ses preuves en tant qu’interne provisoire. Aussi, forte de son expérience, elle en demande officiellement le statut. On lui répond « Alors, en fait, le problème ce ne sont pas vos compétences. Pour une femme, vous vous en sortez nickel-chrome. Le vrai souci, c’est que si on vous dit oui, on n’aura plus de raison de refuser les autres. Mais sinon vous êtes top ! Continuez ! » Madeleine en a alors marre d’enfoncer des portes, elle préfère laisser ça aux copines qui suivront. . À la fin des années 1870, Blanche Edwards, coachée par papa, et Augusta Klumpke, coachée par maman (qui un matin s’est levée en disant à sa fille « Tiens, et si au lieu de faire du crochet, tu faisais médecin ? »), sont étudiantes en médecine à Paris. À cette époque-là, les femmes doivent entrer dans l’amphithéâtre avec leur professeur et se tenir à l’écart des étudiants. Elles sont accompagnées d’un proche, souvent leur père. Elles sont également accueillies à chaque fois par des invectives. Jusqu’au jour où ces étudiantes décident de quitter la « fosse aux ours » pour se mêler aux garçons. Premier gros scandale ! . En 1881, Blanche et Augusta demandent le droit de concourir à l’externat. Vent de panique évidemment. On prédit aussi une invasion de sauterelles, la mort des premiers nés, la grêle, les grenouilles… Bref, en un mot, l’Apocalypse…

Malheureusement pour les hommes, sur le papier rien n’empêche une femme de concourir. Pour la simple et bonne raison qu’on n’a jamais pensé à leur interdire. Bah oui, elles n’étaient déjà pas censées savoir lire.

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Lorsque l’homme se sent menacé, il devient rusé, le bougre. L’un d’eux trouve donc une idée brillante : « Et si on les autorisait à concourir à l’externat en leur faisant jurer croix de bois, croix de fer, qu’elles ne tenteront jamais l’internat ». Évidemment, applaudissement général. Les voilà sauvés ! En plus, il y a quand même peu de chance qu’elles l’obtiennent ce concours. Les hommes poussent un soupir de soulagement tout en s’épongeant le front avec leur mouchoir : la Terre avait bien failli sortir de son axe !

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Bon, devinez quoi ? En 1882, non seulement Blanche et Augusta passent le concours mais en plus elles deviennent les premières femmes externes.

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« Heureusement qu’on leur avait fait jurer pour l’internat ! » s’écrient les mâles en chœur. Soudain, gros doute : « Hein, les gars, on y avait bien pensé à leur faire jurer, rassurez-moi ! »

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À votre avis…

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