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Helma

Dernière mise à jour : 3 janv. 2023






Chaque fois que j’écris une histoire, les personnages qui la font vivre deviennent, pour quelques mois, mes meilleurs amis. Je m’y attache au point que me dire que je ne pourrai plus jamais aimer autant d’autres personnages. Sur le moment, je le pense vraiment. L’expérience m’a montré que ce n’est pas le cas. Ils finissent inexorablement par partir, et d’autres me prennent la main pour m’entraîner dans leur histoire.

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Ces temps-ci, je suis avec Helma. Ce n’est pas une inconnue. Je l’ai rencontrée il y a plus de deux ans. Elle était censée ne faire qu’un passage éclair dans ma vie. Finalement, elle m’a dit : « Je reste là, dans un coin. Quand tu seras prête à raconter mon histoire, je te la soufflerai ».

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Elle a patienté, et son tour est arrivé. Donc avec elle, je découvre Pforzheim et les paysages de la Forêt noire, comme j’ai découvert Chicago avec Else. Je tremble pour elle de la même manière que j’ai tremblé pour Solange. Je la vois vivre dans le secret, comme j’ai vu Gabrielle le faire.

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Je sais que quand elle aura terminé de se confier, elle me quittera aussi. Pas complétement bien sûr. Comme mes trois héroïnes précédentes, je la recroiserai au détour d’une musique qui me la rappellera, d’une image, d’une phrase, d’un message de lecteur.

Ce jour-là, elle me demandera : « Tu te souviens de tout ce qu’on a vécu ? Comme on a pleuré, lutté, ri, souffert… et aimé aussi ? »

Bien sûr que je m’en souviendrai. Et de plein d’autres choses encore.

De la même manière que je me souviens de Solange et de sa robe à fleurs rouges, d’Else et de ses yeux bleus, de Gabrielle et de son violon…

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Helma n’a ni robes à fleurs, ni yeux bleus, ni violon… Mais elle se débat dans un pays en guerre. Et pour l’instant, je ne me vois pas vivre une autre histoire que la sienne. La seule en ce moment avec qui je pleure, lutte, ris, souffre… et aime aussi…

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