Dès notre arrivée en Camargue, on a été voir la mer. J’avais envie de prendre une photo du soleil qui se couche. Mon ado aussi. Il s’est mis entre la mer et moi, se retrouvant accidentellement dans le cadre.
Alors, comme il n’aime plus qu’on le photographie, je l’ai fait en douce.
Il est de dos mais ce n’est pas grave, j’ai au moins sa silhouette. Et sous sa casquette, je devine ses boucles brunes si abondantes qui me font lever les yeux au ciel à chaque fois qu’il passe ses mains dedans.
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En faisant le tri de mes photos, j’ai trouvé cette image très symbolique.
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Quand ils sont petits, les enfants voient bien souvent le monde à travers nos yeux. Jusqu’au jour où ils sont assez grands pour partir à l’aventure sans nous.
On ne les perd pas vraiment de vue, pourtant une partie de leur monde intérieur nous échappe.
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C’est donc un peu à contre-jour que je vois mon ado désormais.
Son visage tourné vers l’horizon et pas vers la rive réconfortante… pas vers moi…
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Heureusement, il est encore à un âge où il revient marcher à côté de moi après s’être éloigné un peu. Sans un mot. Avec une tendresse pudique. Il est juste là et ça suffit. Et puis parfois, on s’arrête, on regarde dans la même direction, on s’émerveille des mêmes choses.
Il ne met plus sa main dans la mienne, mais nos pas sont encore à l’unisson…
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Jusqu’au moment où l’envie le reprend de courir et d’aller capturer une autre image.
Je l’observe alors à nouveau… à contre-jour…